Il n’est pas faux de dire que de plus en plus de grandes marques à l’international font un travail remarquable pour mettre en avant les diversités culturelles. L’industrie du film et artistique ne font pas défaut à ce phénomène et ce malgré quelques clichés récalcitrants et la récente polémique des Césars (nb : Aucun acteur de couleur n’avait fait partie du choix du comité de sélection).
Les créateurs de bandes-dessinées, de films et plus largement une industrie du divertissement qui parlerait à un public varié est non seulement une chose culturellement sensible à faire – mais l’étude d’un cabinet américain a montré que des films avec un casting plus diversifié génèrent plus de revenus. Ce boom des minorités ethniques dans le divertissement a été initié et dirigé par des séries comme Empire, un drame dirigé par des acteurs afro-américains Terrence Howard et Taraji P. Henson ou encore Fresh Off The Boat, un série qui raconte Le quotidien d’une famille chinoise issue de la première génération d’immigrants Taïwanais aux États-Unis dans les années 90.
L’industrie des bandes-dessinées et des films à super-héros sont souvent bien trop souvent reflétées par une seule et unique image représentative : Celle du l’homme caucasien ou « blanc ». Bien qu’il y ait eu une grande diversité dans le caractère et les tempéraments de ce dernier : le geek, le play-boy, l’Américain aux super-pouvoirs – il y a jusqu’aujourd’hui un manque considérable de diversité dans d’autres aspects, à savoir l’ethnie et le sexe. C’est un paradoxe surprenant quand on sait que les films de super-héros s’affichent très souvent en tête des box-offices à l’international, grâce à des budgets de production qui se chiffre en centaines de millions de dollars. D’ailleurs, vous pouvez compter sur une main le nombre de personnages issus des minorités dans les films tels que Batman, Spider-Man ou Capitaine Amérique (On a essayé !). En fait, seulement 26% de tous les personnages parlant dans 600 films populaires étaient issus des minorités.
Récemment cependant, cette tendance a commencé à évoluer, les auteurs de bande-dessinées étant en tête de file. Marvel a ainsi repensé Hulk comme le jeune américano-coréen Amadeus Cho, un changement qui pourrait-être attribué à l’évolution des mentalités aux États-Unis envers la minorité coréenne et qui a conduit l’équipe créative de chez Marvel à donner un nouveau titre à la BD : The totally awesome Hulk (littéralement « le Super-génial Hulk »). Une femme qui s’est convertie à l’Islam aux Etats-Unis a elle créée Madame Marvel, une nouvelle série de bande-dessinée mettant en vedette une jeune fille musulmane américaine. Peut-être l’un des plus célèbres (et controversées) refontes de super-héros est celle du nouveau Spiderman. Miles Morales, un jeune new-yorkais qui a des origines afro-américaines et latinos remplace Peter Parker après qu’il ait été tué en 2011. Cette même refonte a été inspirée par Donald Glover, personnage découvert dans la série Community, à l’affiche de Lazarus Effect, de Magic Mike XXL et de The Martian de Ridley Scott et qui connaît bien le personnage pour lui avoir prêté sa voix dans deux épisodes de la série animée Ultimate Spider-Man. Une campagne avec le hashtag #Donald4Spiderman avait cartonnée sur Twitter. « Bien sûr, je serais très honoré d’être choisi pour jouer Spider-Man… mais en tant que fan, j’ai juste envie que le prochain film soit cool. C’est tout ce que je souhaite » avait déclaré l’acteur.
Mais la représentation d’une ethnie ne signifie pas seulement avoir un caractère minoritaire dans un rôle de second plan. Pour faire appel vraiment à un public diversifié, ces personnages ne peuvent pas illustrer des stéréotypes. Ils doivent incarner une société en pleine mutation, faîte d’individus de plusieurs nationalités, origines et traits de caractères tout comme l’homme blanc incarne un certain nombre de traits. Comme l’auteur de Madame Marvel a dit de son personnage pakistanais-américain, « Elle est juste une adolescente normale – forte, belle et fière d’être à la fois pakistanaise et américaine. »